Invitation à l'évasion | Bennaceur Limouri

Voyant ton coeur saigner sous tes regards moroses,
Je suis venu t’offrir, ce matin, quelques fleurs.
L’ennui, sois-en certain, cède aux senteurs des roses.

C’est vrai, triste est ce ciel mais là-bas les couleurs
Aux éclats séduisants hèlent l’âme flétrie.
Allons les admirer, ami, trêve de pleurs !

Foulons l’herbe et sentons l’odorante prairie
Dont le souffle à la fois délicat et puissant
Ainsi qu’un élixir grise l’humeur aigrie.

Rêvons tels des enfants au sourire innocent
De muguet, de glaïeul et d’œillet mignardise ;
Leurs parfums ouvrent l’huis du songe évanescent.

Quand viendra le couchant, folâtre dans la brise
Et que se ferme l’œil soûl d’effluves divers.
Nous prendrons le chemin qu’une lueur irise.

Pendant notre retour, nous ourdirons un vers,
Un hymne pour louer ce temple de verdure
Où se fond l’élément sans profil ni revers.

C’est dans le naturel que le bonheur perdure.