La beauté | François de Ferrière

Il me faudra des mots qui ne se lisent pas
Pour dire la beauté sans en trahir l'éclat.
Car ce que j’écrirais, fût-il calligraphié
À l'encre de mon cœur, serait déjà fané.

J’irai chercher ces mots dans le vocabulaire
D'une langue oubliée des peuples de la terre
Mêlant la création dans toute sa splendeur
À la vie et l'amour dans toutes leurs saveurs.

Je les tracerai sur une feuille volante
Et les laisserai fondre en lettres transparentes.
Il ne restera rien de ce que j'aurai dit
Qu'un sentiment subtil en révélant l’esprit.

« Printemps émerveillé, azur coiffé de plumes,
Mélodie d’un rivage en arpèges d’écume,
Sillons humanité, méandres de l’amour,
À horizon l’enfant, phare d’un nouveau jour. »

Effleurer, sans toucher, en mots idéogrammes,
Dire, sans prononcer, des vers en calligrammes,
Ne voir qu’avec le cœur, et comme par magie
Sublimer la beauté d'un grain de poésie.
79 vote(s)